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Claude Raffin, Président du CDH 73

Président Claude Raffin

Claude Raffin, comment avez-vous découvert le handisport   ?

« Atteint par la poliomyélite vers l'âge de 3 ans, je me suis rapidement orienté vers la natation. J'ai d'ailleurs su nager avant d'arriver à marcher. J'avais 14 ans lors de mes premiers jeux paralympiques à Heidelberg, et j'ai rapporté deux médailles d'or   ! Puis une de bronze quatre ans plus tard. C'est ainsi que j'ai découvert le handisport. Durant quinze ans, nous avons vécu avec mon épouse en Normandie. Puis en 2000, nous sommes revenus sur Chambéry. J'ai tout d'abord été trésorier du comité départemental  de Savoie avant d'en devenir le président »

Quels sont les faits marquants de votre présidence   ?

« Il y en a plusieurs. La création du club des Jeunes Chamois en est un. Nous avions fait le constat que peu de jeunes rejoignaient les clubs handisport. C'est vrai qu'il n'est pas très attrayant, pour des gamins de 6 ou 8 ans de s'intégrer dans une structure où évoluent uniquement des adultes. Nous avons très rapidement perçu un engouement qui ne s'est pas démenti depuis.

Je citerai également la très bonne ambiance qui règne au sein du bureau, entre les membres, les trois salariés, les sportifs. Ainsi que les bonnes relations avec la Ligue. Nous pouvons avoir des points de vue différents, mais toujours dans le respect des autres

Et bien évidemment l'organisation de « La Savoie court pour handisport ». Une manifestation qui existait déjà en Haute Savoie depuis des années, et que nous avons reprise. Nous fêterons la sixième édition en septembre 2022  ».

Quel regard portez-vous sur le handicap en général et le handisport   ?

« Il y a eu un changement il y a 30 ou 40 ans en ce qui concerne le handicap. A l'époque, la personne handicapée ne se voyait pas. L'accessibilité était quasi inexistante. Elle a évolué depuis, mais il y a encore beaucoup à faire.

En ce qui concerne le handisport, les jeux paralympiques de Londres en 2012 ont vraiment été un déclic. Le regard des valides a complètement changé vis à vis des sportifs handis. Par contre, il y a encore beaucoup de travail à l'encontre du handicap mental. J'ai longtemps travaillé dans le domaine de la psychiatrie. Et bien même aujourd'hui, en 2022, le regard sur les personnes atteintes de handicap mental est le même que celui porté sur les malades soignés en psychiatrie. »

Un souhait et un regret   ?

« Mon souhait : que de plus en plus de personnes en situation de handicap s'inscrivent et pratiquent du sport. Nous sommes présents sur tous les réseaux, sur tous les évènements, nous avons du matériel à disposition. Il faudrait que les structures pour valides jouent le jeu de l'inclusion par conviction et non pas par contrainte
Mon regret : à ce jour, les sportifs handis rechignent à s'inscrire en compétition. Bien sûr, avec la conjoncture actuelle, chacun a de plus en plus de sollicitation, mais j'ai peur que nous devenions plus individuel, plus tourné vers notre investissement personnel au détriment du collectif. Or, c'est le collectif qui fait avancer et gagner. »

Un message   ?
« Je n'ai pas du tout envie de partir, mais après 20 ans d'implication dans le CDH73, je pense qu'il est temps de laisser la place à d'autres qui apporteront des idées différentes, qui instaureront des initiatives sans doute plus en phase avec la jeunesse et le monde du  handisport. Si certains se sentent prêt à s'investir, qu'ils n'hésitent pas ! Le principal est de faire du mieux qu'on peut, j'ai toujours assumer mes choix et mes responsabilités. C'est sans doute une des raisons pour lesquelles il fait bon s'impliquer et travailler au CDH73»

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